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Petite discussion entre le Pierre d'avant la formation et le Pierre d'après la formation.

“- Tu connais le hatha yoga ? C’est le yoga de l’effort. Justement, c’est très physique et demande force, souplesse et équilibre.

- J’ai jamais prétendu être souple. Je ne veux pas être une danseuse !

- Et le bien-être que ça peut procurer, l’apaisement des troubles mentaux, l’angoisse, le stress, pour déboucher sur le bien-être. Ca ne te tente pas ? Tu n’aimerais pas essayer ?

- Mais je connais : on m’en a parlé, j’ai vu des reportages et …

- On ne peut parler d’un fruit sans l’avoir mangé.

- C’est-à-dire ?

- Si tu veux faire ton opinion, la pratique seule te permettra de savoir si ça peut te plaire.

- Toi tu en fais. Qu’est-ce que ça t’apporte ?

- Une certaine forme de paix intérieure.

- Hou la la ! Tu commences à me faire peur !

- Rassure toi, on ne se convertit pas à une nouvelle religion. C’est simplement un art qui consiste à trouver sa voie pour se libérer de son ego.

- En clair ?

- Le yoga n’est pas un sport, même si le hatha t’invite à des postures très physiques. Ce n’est pas une religion et il n’y a aucune idée de compétition. Tu as un gourou…

- Nous y voilà !

- … qui n’est autre que toi-même. Tu fais du yoga pour te sentir bien. Qu’importe ce que font les autres. En dernière instance, c’est toi qui trouves tes trucs. Le prof, lui, n’est là que pour te conseiller, t’encourager, te guider. Mais c’est toi qui restes juge et partie.

- Et il y a des ceintures ? Des niveaux ?

- Quel intérêt ? C’est pour toi. Point barre. Tu commences à l’âge que tu veux, avec ton état de santé, ton vécu et…

- Oui mais certains sont de vrais gymnastes. Je ne peux pas y arriver. Pas moi.

- C’est stupide. C’est comme si tu disais à un dépressif qu’il ne peut pas être heureux, parce qu’il y a des gens plus épanouis que lui. Mais les autres, il s’en fout ! Ce qui compte, c’est de pouvoir y trouver son compte. Dire qu’on est pas fait pour le yoga, c’est comme dire qu’on est pas fait pour le bonheur. La vérité, c’est que tous, ou plutôt n’importe qui peut tenter l’aventure.

- L’aventure des chakras, je vois ça d’ici…

- Attends, tu ne peux pas parler sans l’avoir expérimenté ! Le yoga, c’est une philosophie avec son jargon, certes, mais les résultats sont ceux que tu vois dans ta vie quotidienne.

- Alors toi, par exemple, qu’est-ce que ça a changé dans ta vie ? Tu es un illuminé ?

- Je ne crois pas.

- Tu te sens assez fort pour dire que tu as réussi ton pari ?

- Non plus.

- Alors ?

- Eh bien, au moins, je pense avoir évolué. Et là, il y a des éléments objectifs.

- Comme ?

- Comme des éléments de la vie du quotidien. J’ai appris à travailler sur moi, je me suis étudié. Cela n’a rien de narcissique puisque le but est de transcender son ego, de se libérer de soi-même.

- Quel est le but du yoga alors ?

- La vie ! Le yoga n’est rien qu’un moyen de mieux vivre. A titre personnel, cela m’a permis de prendre confiance en moi.

- Mouais… Sois plus concret s’il te plait.

- J’ai appris à contrôler en partie mon stress, en tous les cas dans certaines situations. En portant, attention sur ta respiration, sur ta posture, tu arrives à trouver le calme. La méditation est d’ailleurs reconnue aujourd’hui par le corps médical. Elle est même encouragée.

- Oui mais toi, toi, qu’as-tu vécu concrètement ?

- Je sais soutenir un regard. Ekagrata. C’est du sanskrit. Grosso modo, ça m’a servi en situation professionnelle. Je sais regarder mon supérieur hiérarchique sans avoir à baisser les yeux. Et sans m’emporter pendant une négociation. La colonne droite, le souffle régulier, le regard fixe et mon périnée contracté, je peux faire face.

- Ton périnée ?

- Mula Bandha. On gère les énergies. Tout est énergie disait Einstein. Il faut savoir ne pas gaspiller son potentiel.

- Comment tu fais ?

- Bon, là, je ne vais pas te montrer, mais l’idée c’est que tu te mets en condition pour pouvoir optimiser ton capital énergie à un moment voulu.

- Et ça l’a fait avec ton boss ?

- Oui. Et pas que lui.

- Qui d’autres ? Des femmes ?

- Ca c’est indiscret…

(…)

- Ok. Je crois que je commence à comprendre. Mais donne moi d’autres exemples palpables, que je puisse vérifier.

- 10kg. Je les ai perdus. Je ne les ai pas regagnés. Ca se voit, non ?

- C’est vrai, mais encore ?

- Ma souplesse. Je me plie plus facilement. Sur un plan physique. Et du coup, sur un plan mental aussi. J’ai appris à être plus patient. Je suis désormais capable de gérer les embouteillages comme le supermarché du samedi.

- Moi aussi !

- Oui, mais moi avant, ça me rendait dingue. Là, je sais prendre mon mal en patience. Et puis tu sais, désormais, je n’ai plus mon mal de dos. Se tenir droit au yoga… C’est apprendre à se tenir droit partout. Même pour dormir, j’ai tout changé : j’ai choisi des futons. Et je ne m’effondre plus sur les canapés.

- Tu marques un point.

- En plus, je me nourris mieux. Les fast food, les kebabs et autres, c’est à dose homéopathique. Comme la charcuterie et l’alcool.

- T’étais quand même pas un alcoolo !

- Non mais je ne mangeais pas mes 5 fruits et légumes. Je mangeais trop de protéines et je fumais trop. Sans parler du sucre.

- Tu fumes encore !

- Mais je ne fume plus comme avant. Je peux m’en passer pendant plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois. C’est déjà un mieux.

- Mais encore ?

- Eh bien, j’ai appris à dépasser mon corps grossier et à aller vers le subtil.

- Je ne comprends pas.

- J’ai fait des jeûnes de 3 jours. Que de l’air et de l’eau.

- Et ?

- J’ai vaincu mes sensations de faim. De gourmandise. J’ai même été capable de courir plus d’une heure sous le soleil catalan du mois d’août. C’est une peur de plus de vaincue.

- Oui, je constate que tu as fait des efforts.

- Sur un plan social aussi : j’ai assaini mes relations. Surtout ceux avec qui j’étais facilement en conflit. Ahimsa. J’ai pris du recul. Et j’ai avancé.

- Jolie formule.

- Tout ça pour te dire qu’avec le yoga, tu te sens plus fort, plus ouvert et plus équilibré. On travaille sur le corps, mais c’est le mental qui en récolte les fruits. J’ai encore des étapes à passer : je suis asthmatique et je pense pouvoir m’en débarrasser.

- Pourquoi ce n’est pas déjà le cas ?

- Parce que j’aurais dû plus pratiquer certains exercices. Le yoga est une histoire de lenteur mais de régularité. C’est une science. Pas une magie. Il faut se laisser le temps et apprendre à y trouver du plaisir.

- Tu en as pris ? Tu en prends ?

- J’ai vécu des moments de soulagement avec certaines séances. J’ai parfois eu l’impression de me réconcilier avec moi-même. D’autres ont pu pleurer, exploser de rire, crier… Chacun réagit à sa façon. Il n’y a pas de loi universelle. Mais le yoga ne laisse pas indifférent si tu pratiques sincèrement et que tu essaies d’aller au bout de toi-même.

- Tu peux te faire mal ?

- Oui. Si tu ne fais rien, tu fais quand même quelque chose. Si tu essaies d’aller au-delà de la douleur, tu peux éprouver une sensation d’accomplissement. La douleur est souvent basée sur les schémas mentaux issus de notre éducation. On est capable de faire beaucoup plus que ce que l’on croit. Ne serait-ce que courir et faire du yoga après un jeûne de 3 jours.

(…)

- Ca doit pas être simple quand même…

- Non, justement, c’est très physique. Mais encore une fois, le hatha yoga, c’est le yoga de l’effort.  Mais plus tu tiens ton corps, plus tu accèdes à la paix de ton esprit. Le régal, c’est la méditation et la relaxation finale. Tu t’es débarrassé de tes tensions et tu retrouves un temps l’innocence d’un bébé. Parfois on a même envie de pleurer tellement on se sent bien. Ce n’est pas automatique. Mais c’est toujours un moment de calme et de bien-être. Et cela t’accompagne ailleurs et les jours qui suivent.

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